référence : http://wwwusr.obspm.fr/commissions/cjc/arc/obsdoc/2001-06/msg00005.html
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[obsdoc] [Fwd: Monitorat pour tous ?] Aurelie Le Bras



 


Bonjour Arnaud,

Il est difficile d'expliquer notre position en quelque lignes, mais je vais
tenter de clarifier les choses pour qu'il n'y ait pas de malentendu.

> Je trouve votre reaction ("proposition indecente") vraiment peu
> justifiable. Je m'explique :
>
> D'abord, il me semble qu'une grande partie (nombre a evaluer ?) des
> allocataires de recherche actuels qui n'ont pas eu la chance d'avoir un
> monitorat cherchent a enseigner en effectuant des vacations, pour avoir
> une experience d'enseignement et/ou un complement de salaire.

C'est mon cas, donc je me sens tout a fait apte a te repondre : je souhaite
avoir un monitorat, mais je refuse qu'on oblige les allocataire qui ne le
souhaite pas a enseigner. S'ils ne sont pas motives, ce seront de mauvais
enseignants. De plus, cette generalisation a pour but cache de pallier le
deficit d'enseignants a venir, en limitant le nombre d'embauches de maitre de
conf. Oui a un monitorat pour tous ceux qui le souhaite (ca fait deja beaucoup

de monde : pour le ministere, ca lui permettra de jongler avec les departs en
retraite), non a un couplage obligatoire avec l'alloc.

> Or, si je
> suis bien informe, les heures de vacation sont moins bien remunerees que
> celles de monitorat (et sans protection sociale ?). De ce point de vue,
> proposer a tous les allocataires un monitorat constitue un reel progres :
> le salaire brut passe de 7400 a 9600 F par mois et devient un peu plus
> decent. Le terme "surplus de salaire" que vous employez pour qualifier les
> 2200 F supplementaires par mois ne me semble pas tres approprie et un peu
> trop pejoratif pour la somme consequente que cela represente (cela conduit
> a une augmentation de salaire de 30% !!)

Tout a fait vrai : les vacations sont mal payee. Il ne faut pas oublier que,
en region parisienne, il y en a tres peu en physique (ainsi qu'en bio et en
chimie). Ou vont-ils trouver les enseignements lorsqu'il y aura arrivee
massive de moniteurs? En leur faisant faire des cours d'informatique, meme
s'ils ne sont pas qualifies.

> Votre paragraphe concernant les universites n'est pas clair du tout.
>
> - J'ai l'impression que proposer un monitorat a tous les allocataires de
> recherche conduira a remplacer un grand nombre d'heures de vacation en
> heures de monitorat. C'est un progres a mon avis. Pourriez vous essayer
> d'estimer cet effet la avant de clamer l'incapacite des universites a
> absorber un afflux de moniteurs ?

cf plus haut : pas de transformation, car il n'y a pas assez de vacations. Ou
alors si, transformation, mais en informatique (il faut savoir que, a Orsay,
c'est le seul domaine ou il n'y avait pas assez de candidats au monitorat. En
physique, 5 postes pour 65 candidats).

> - Votre argument concernant la formation des doctorants a l'enseignement
> superieur alors que le recrutement d'enseignants-chercheurs est faible
> n'est pas convaincant, ou alors il faut le generaliser : dans ma
> discipline (l'astrophysique), le recrutement, que ce soit
> d'enseignants-chercheurs ou de chercheurs tout court, est de toute facon
> faible, environ 1 poste pour 5 ou 6 candidats nouveaux chaque annee (mais
> ~ 10 a 20 candidats effectifs ?). Pourquoi former autant de doctorants
> alors ? Mais plus important, proposer un monitorat a tous les allocataires
> de recherche met, a mon avis, tous les allocataires sur un pied d'egalite
> quant aux experiences d'enseignement, qui sont necessaires me semble-t-il
> pour postuler sur les postes de maitres de conference. Et si, justement,
> les departs en retraite sont nombreux dans les annees a venir, n'est ce
> pas un bon point de depart que de former davantage de doctorants a
> l'enseignement superieur (en esperant une augmentation du nombre de
> recrutements pour compenser les departs a la retraite evidemment) ?

Beaucoup de doctorants ne veulent pas enseigner, et preferent partir dans le
prive (ce qui sera de toute facon le cas de 70% d'entre nous). Il faut leur
permettre de gerer leur formation de maniere adaptee a leur projet
professionnel.

> - Je ne suis pas du tout d'accord avec votre affirmation conernant "la
> precarisation accrue de l'enseignement en 1er cycle". Remplacer les
> vacations par des monitorats va a mon avis dans le sens de limiter la
> precarisation justement : un moniteur n'est pas lache dans la nature,
> il est encadre par un tuteur, suit des stages CIES, pas toujours en lien
> direct avec l'enseignement il est vrai, mais a mon avis utiles. J'ai par
> exemple beaucoup apprecie un stage intitule "Metier d'enseignant et
> formation d'acteur" organise par le CIES de Versailles, tout a fait
> adapte a la formation d'un moniteur.

Encore d'accord (je ne suis pas monitrice, mais j'ai suivi 6 jours de stage,
car il y avait des places disponibles et ca m'interessait). Mais il suffit de
proposer le monitorat a tous ceux qui le souhaitent, sans obligation.

> Enfin, l'argument de la surcharge de travail n'est pas tres honnete. Les
> allocataires qui font des vacations n'ont ils pas deja cette "charge" de
> travail ? J'ai mis des "" car je ne trouve justement pas que ce soit un
> poids. De maniere plus generale, je considere le monitorat comme une
> excellente experience a recommander a tous : cela permet de conserver des
> liens etroits avec les universites et les jeunes qui la frequentent, et de
> participer a l'evolution de l'enseignement, mission que les chercheurs
> se doivent en partie d'accomplir.

Si tu as un autre projet professionnel, tu peux avoir d'autres charges (mise
sur pied de petit dej doctorants-entreprise...), qu'il faudra alors que tu
cumules avec le monitorat.

> Pour conclure, un point concernant la proposition du gouvernement qui me
> semble bien plus important que de s'offusquer contre la generalisation des
> monitorats est de continuer a exiger l'indexation de l'allocation de
> recherche.

La, encore d'accord avec toi : la revalorisation de l'allocation est
necessaire pour la reconnaissance de notre travail. Mais aussi pour que
certains ne demande pas un monitorat juste pour les 2200F de plus par mois,
alors qu'ils n'ont pas envie d'enseigner, et qu'ils le font par dessus la
jambe (ce qui existe).

J'espere que j'ai eclairci notre position (mais si tu n'es toujours pas
d'accord, c'est interessant de nous le dire : la CEC est le porte parole
d'associations locale. Il faut lui dire quelle position adopter. De nombreux
debats ont eu lieu pour arriver a la position actuelle, mais d'autres avis
sont toujours les bienvenus).

Peut-etre a jeudi

Fabienne