Bonjour a tous,
J'aimerais prendre la balle au bond. Je travaille actuellement a l'IRAM
(Institut de Radio Astronomie Millimetrique) a Grenade. Je ne commencerai
ma these qu'en Octobre 2001, si tout va bien, en astrophysique.
Tout d'abord, je precise que j'appuie les idees defendues par
Arnaud. Parmi elles, une retient mon attention.
Selon lui, le "monitorat-pour-tous" permet de mettre sur un pied
d'egalite les allocataires. Je ne serais pas si optimiste. Car il en reste
du chemin a parcourir pour mettre les allocataires sur un pied d'egalite
(agregation, normalien/pas normalien, ... de toute facon, il faut des
criteres, ils sont plus ou moins objectifs). Mais quoiqu'il en soit, c'est
un pas supplementaire dans cette direction, je pense. Pour cette raison,
on ne peut pas ne donner qu'une vision negative de cette mesure adoptee
par le gouvernement.
Surtout, cette idee appelle une question : pourquoi un allocataire
veut-il faire un monitorat ? Par exemple, parce que l'enseigenement lui
plait. Parfait. Dans ce cas, il est probable qu'il postule pour un poste
de MdC. Peut-etre aussi parce qu'il a "entendu penser" que l'essentiel des
postes seraient crees a l'universite. Or il a aussi compris que sans
experience d'enseignement il n'a aucune chance d'avoir un poste a la fac.
Donc meme si l'enseignement n'est pas son truc, il va demander un
monitorat, une securite en quelque sorte. Ou encore parce qu'il vaut
gagner plus d'argent, advienne que pourra apres la these. Si vous avez
d'autres reponses a ma question, faites-les savoir por favor.
Maintenant, que changera, pour nos 3 etudiants, la mesure du
gouvernement ? Pour le premier, elle lui facilitera la tache : il est
quasiment sur d'avoir un monitorat, ce qui etait LOIN d'etre le cas les
annees precedentes. Pour le second, son calvaire a enseigner malgre lui
demeure. Neanmoins, il est quasiment assure d'avoir un monitorat. Dans son
"malheur" il voit ses angoisses un peu allegees. Pour le troisieme, c'est
tout bon.
Conclusion : il semble que cette mesure soit positive pour nos trois
etudiants. En fait pour le second, elle ne l'est pas. C'est le point de
vue qui change la conclusion :
1- etant donnee une situation : pas de monitorat, pas de poste
MdC, donc tres tres tres peu de chance d'avoir un poste. (on peut
critiquer ou non cette situation, personnellement, je la critique).
2- l'etudiant veut un monitorat, car en quelque sorte il n'a que
le choix d'abandonner ou de continuer de la facon qu'on lui impose.
3- donner un monitorat a presque tous les allocataires MENRT lui
enleve l'angoisse de ne pas avoir le monitorat. Mais ca ne change pas la
racine de son probleme.
Donc pour juger de cette mesure, il faut dire clairement quel probleme
on veut regler. Si on veut regler le probleme de la remuneration de
l'allocation MENRT, sans tenir compte des monitorats, enseignements et
contraintes sur les futurs postulants (ce qui me paraitrait absurde),
alors oui, cette mesure n'est pas satisfaisante, mais n'en est pas pour
autant indecente (je ne vois vraiment pas ou est l'indecence
la-dedans). Si on veut regler le probleme des recrutements, ou du nombre
de postes a la fac (je ne m'etalerai pas la-dessus), je pense que c'est
une mesure positive.
Pour finir, je me rejouis de ce que le gouvernement ait pris une mesure.
D'une part car je trouve cette mesure positive pour les raisons enumerees
par Arnaud Belloche, et positive aussi pour le porte-monnaie
(certes il n'y a pas que ca dans la vie, on est d'accord, mais quand meme,
il faut pas pousser mamie dans les orties). Et d'autre part, plus
important encore que la mesure elle-meme : une mesure a ete prise. C'est
tout de meme tres positif. C'est un pas en avant. Le probleme n'est plus
cache, ni oublie. Il est present, et desormais, c'est a nous de le
maintenir eveille, pour aller plus loin. Qu'aurait dit la CEC si rien
n'avait ete fait ? Son message aurait-il ete plus positif ou plus
encourageant ? Je la remercie donc pour cette avancee qu'elle a rendue
possible.
Cordialement,
Pierre Hily-Blant
