référence : http://wwwusr.obspm.fr/commissions/cjc/arc/obsdoc/2004-04/msg00005.html
     Chronologie       
     Conversation       

[obsdoc] Note sur l'accroissement nécessaire du potentiel humain dédié à la Science et à la Technologie en Europe Réza Samadi



>Date: Thu, 8 Apr 2004 01:02:56 +0200 (MEST)
>X-Authentication-Warning: castor.cines.fr: clora set sender to 
>poubelle@cines.fr using -f
>To: liste-clora@cines.fr
>Subject: CLORA : note 2004/79 - L'accroissement nÈcessaire du 
>potentiel humain dÈdiÈ ý la Science et ý la Technologie en Europe
>From: admin@clora.net
>
>    
># Le document ci-dessous est consultable sur le site web du Clora :
># 
><http://www.clora.net/php-prive/affiche-note.php?2004/79>http://www.clora.net/php-prive/affiche-note.php?2004/79
>
>Note 2004/79 : L'accroissement nécessaire du potentiel humain dédié 
>à la Science et à la Technologie en Europe
>
>Nature : Information générale Référence : 2004/79 Rubrique(s) : 
>Toutes rubriques Publiée le : 07.04.2004 Auteur(s) : Patrick NAVATTE 
>(UNIVERSITES/CPU)
>Valable jusqu'au : 31.12.2004
>
>L'accroissement nécessaire du potentiel humain dédié à la Science et 
>à la Technologie en Europe
>
>Lors des sommets de Lisbonne en 2000, et de Barcelone en 2002, 
>l'objectif que s'est fixé l'Europe, a été de devenir l'économie la 
>plus compétitive en 2010, et pour ce faire, il a été décidé de 
>consacrer 3% du PIB aux dépenses de recherche, et d'atteindre la 
>répartition suivante de population: 8 chercheurs pour 1000 
>habitants. Pour y parvenir, la nécessaire augmentation des 
>ressources humaines impliquées dans ce domaine à cette échéance est 
>d'environ 1,2 million de personnes, dont 700.000 chercheurs. Pour un 
>certain nombre de raisons, cet objectif ne sera pas atteint sans que 
>soient prises des mesures drastiques dès maintenant. En effet, 
>l'argent ne suffit pas, il faut que des réformes de structure soient 
>entreprises, et que des changements de comportement interviennent. 
>Si ce n'est pas le cas, l'offre en chercheurs "produite par notre 
>système" sera très inférieure à la demande constatée en 2010. Après 
>donc avoir réalisé un état des lieux, le groupe de haut niveau animé 
>par J.M. Gago a tenté d'identifier les mesures et les actions qu'il 
>fallait mettre en place dès 2004, pour tenter d'accroître de nombre 
>de personnes impliquées dans les Sciences et la Technologie au sens 
>large du terme.
>
>
>
>A) Le diagnostic de la situation 
>
>En 2001, le nombre de chercheurs pour 1000 habitants est de 5.7 pour 
>l'Europe des quinze (3.5 pour les pays qui vont accéder). La 
>Finlande se situe en tête de classement avec 13.77 personnes pour 
>1000 habitants. Entre 1996 et  2001, le taux moyen annuel de 
>croissance constaté a été de 2,6% pour l'Europe des quinze et de 
>2,1% pour les pays en voie d'accession. Pour une majorité de pays, 
>l'emploi dans le secteur de la R&D a crû à un taux plus rapide que 
>l'emploi dans son ensemble durant la période 1995-2002. Cependant, 
>il existe des différences notables selon les pays. Ainsi en Grèce, 
>au Portugal, les chiffres ont été multipliés par deux ou plus, et en 
>Autriche, en Finlande, au Danemark, en Suède et en Belgique, la 
>progression enregistrée des chiffres a été supérieure à 50%. 
>Toutefois ces chiffres doivent être comparés à ceux du Japon (9.14), 
>et à ceux des Etats-Unis (8.08). Quelques autres pays atteignent la 
>norme de 8/1000 (La Finlande, la Suède, la Norvège), mais la plupart 
>des pays les plus peuplés d'Europe enregistrent de moins bonnes 
>performances (l'Allemagne 6.55, UK 5.49, la France 6.55). Il existe 
>donc une importante marge de progression.  Pour l'instant, l'Europe 
>consacre plutôt 2% de son PIB à la R&D, que les 3% souhaités. 
>L'objectif de 8 chercheurs pour 1000 habitants ne sera sans doute 
>pas atteint non plus en 2010...En réalité, il faudrait prendre des 
>mesures très significatives dans tous les domaines qui influencent 
>ce résultat pour accroître les performances. Si rien n'est fait, il 
>existe même un risque de voir diminuer dans le futur le nombre de 
>personnes impliquées dans les Sciences et la Technologie au niveau 
>européen.
>
>
>
>B) Les déterminants des résultats et les mesures préconisées 
>
>  L'objectif de ce rapport est d'essayer de comprendre la mécanique 
>générale qui sous-tend ce résultat aux niveaux national et européen, 
>et d'essayer de promouvoir des idées permettant de contribuer à 
>améliorer la performance. Certaines des propositions peuvent être 
>immédiatement  mises en oeuvre par l'intermédiaire du 6éme PCRDT 
>grâce à l'action " Sciences et Sociétés ". Mais, en fait, c'est la 
>coordination et les efforts de tous les acteurs du système 
>(gouvernements, industriels, professeurs, responsables des média, 
>ainsi que les scientifiques eux mêmes) qui peuvent uniquement faire 
>évoluer significativement la situation. 
>
>
>1) La chute du nombre de diplômés dans les filières scientifiques et 
>technologiques 
>
>  Le groupe de haut niveau a étudié les statistiques, pays par pays, 
>concernant les différentes cohortes d'étudiants impliqués dans des 
>études de Sciences et Technologies. Des comparaisons ont été 
>réalisées entre les pays les plus peuplés d'Europe. La chute des 
>étudiants diplômés (niveau 2iéme cycle) dans le domaine des Sciences 
>et Technologies sur la période 1998-2001 est très nette en 
>Allemagne, en Hollande et en Italie. Il faut noter par contre que la 
>Pologne enregistre au même moment une augmentation significative du 
>nombre de ses diplômés. Les disciplines les plus touchées sont les 
>Mathématiques et la Physique(1), alors que les Sciences de la Vie et 
>de l'Information obtiennent des résultats stables voire en légère 
>augmentation. Au niveau doctoral, la tendance est la même, pour la 
>France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, les chiffres concernant les 
>diplômés étant  décroissants ou stagnants dans ces disciplines. Il 
>ne faut pas croire que l'importation d'une main d'oeuvre qualifiée en 
>Europe puisse constituer une solution durable. Malgré tout, la force 
>de l'Europe par rapport aux USA est de posséder beaucoup de jeunes 
>diplômés dans le secteur des Sciences et Technologies, mais ils 
>doivent pouvoir trouver un emploi dans ce domaine là.
>
>
>2) Le déséquilibre du marché du travail dans le domaine de la 
>Recherche et de la Technologie 
>
>Comme la plupart des emplois pour chercheurs doit être créé par le 
>secteur privé, il faut améliorer les conditions de leur création, si 
>l'on souhaite atteindre les objectifs définis à Lisbonne et à 
>Barcelone. Par ailleurs, le niveau de la dépense publique reste 
>encore insuffisant relativement à ce que l'on constate aux USA. En 
>effet, pour être attractif, il faut revoir les conditions dans 
>lesquelles s'effectuent les carrières des chercheurs. Faute de 
>réformes dans ce domaine, et de nouveaux emplois créés, les 
>objectifs que l'on s'est fixé ne seront pas atteints. Les 
>industriels Européens doivent augmenter leurs dépenses en R&D. Ces 
>dernières se trouvent en effet être très inférieures à celles des 
>firmes US et de celles du Japon. Aujourd'hui, une entreprise qui 
>veut se développer durablement ne peut plus se passer d'investir 
>dans la R&D. Les entreprises n'ayant plus beaucoup de laboratoires 
>en propre n'effectuent plus de découvertes, mais grâce à une chaîne 
>de partenaires dont font partie les universités et les organismes de 
>recherche, elles intègrent au plus vite dans leur processus 
>productif les nouveautés technologiques. Des mesures de politique 
>économique doivent donc favoriser les créations d'emplois dans le 
>secteur privé, et ne pas seulement s'attacher à contrôler le niveau 
>d'inflation en Europe.
>
>
>3) Des perspectives en matière de carrières à améliorer 
>
>Il existe un sentiment profondément ancré relativement au manque 
>d'attractivité des carrières scientifiques, qui sont considérées 
>comme de peu d'intérêt par les jeunes. Cette perception a trait à 
>des aspects aussi divers que la rémunération, l'environnement de 
>travail, le statut, les évolutions de carrière...Dans le secteur 
>public, les rémunérations sont faibles et les perspectives offertes 
>ne permettent pas d'attirer à la fois la qualité et la quantité de 
>personnes requises. La politique communautaire doit mettre ceci en 
>lumière, et tenter d'y remédier. En ce qui concerne l'industrie, la 
>promotion des carrières de recherche doit y être plus active. La 
>Commission, les gouvernements en même temps que l'industrie doivent 
>coordonner leurs efforts pour solutionner ce problème. 
>
>
>4) Réorienter les efforts de l'Enseignement Supérieur 
>
>Il faut encourager les institutions d'enseignement supérieur à mieux 
>former les personnes pour les besoins exprimés par la société de la 
>connaissance. En effet, il ne s'agit pas de les former 
>systématiquement pour qu'ils deviennent "des académiques ou des 
>chercheurs", mais de les préparer à entreprendre un grand nombre 
>d'autres carrières, peut être moins prestigieuses, mais tout aussi 
>importantes pour la société civile. A ce niveau, le développement de 
>compétences semble prioritaire ainsi que l'acquisition de méthodes 
>de travail usuelles (expression orale, analyse de données, maîtrise 
>des langues étrangères, travail en groupe, travail 
>interdisciplinaire, etc...). La formation par la recherche avec le 
>souci d'une ouverture sur l'industrie doit être partie intégrante 
>des programmes doctoraux. Un accès aussi large que possible doit 
>être réservé aux jeunes filles dans tous les cours menant 
>ultérieurement à des carrières de chercheurs. La possibilité d'une 
>formation à et par la recherche au niveau du premier cycle d'études 
>supérieures (undergraduate) aurait certainement pour effet de 
>promouvoir une perception plus réaliste de la recherche dans les 
>milieux estudiantins, et aurait sans doute des conséquences 
>positives. Le nouveau système L/M/D qui se met en place au niveau 
>européen peut sans doute y contribuer.
>
>
>5) Reformuler l'enseignement des Sciences à l'Ecole 
>
>A l'école, l'éducation comprend de manière obligatoire un certain 
>nombre de cours qui traitent chacun d'une discipline ou d'un champ 
>disciplinaire (biologie, chimie, physique,..). L'ingénierie n'est 
>pas enseignée, ou très rarement, de même que la Médecine ou les 
>Sciences de l'Information. Malheureusement, la formation en Sciences 
>s'est peu à peu isolée de la société, et s'est constitué sa propre 
>culture. Il y a eu une forte tendance à considérer que 
>l'enseignement des Sciences n'était pas un outil de développement de 
>la personnalité de l'individu mais un simple sujet 
>d'étude. L'éducation dans ce domaine est plus considérée comme 
>l'apprentissage du savoir scientifique que comme  l'acquisition 
>d'une formation générale au travers d'un contexte scientifique. Ceci 
>est véhiculé par les professeurs, qui selon le groupe de haut 
>niveau, s'attachent plus à promouvoir la "prouesse intellectuelle" 
>que l'éducation générale du candidat. Finalement, l'enseignement des 
>Sciences à l'école est réputé comme étant trop abstrait, car il 
>cherche à promouvoir des idées théoriques sans offrir suffisamment 
>d'expérimentations, et d'analyses de résultats. Ceci ne permet pas 
>aux élèves de renforcer leur intérêt pour ces matières en 
>construisant un savoir cumulatif. En fait, il faut moderniser 
>l'approche éducative des Sciences à l'école (intérêt de l'expérience 
>menée par les promoteurs de "La main à la pâte"), et la rendre plus 
>compatible avec les besoins de la société.
>
>
>6) Promouvoir plus encore la diffusion de la Culture Scientifique et 
>Technique 
>
>La diffusion de la culture scientifique et technique constitue un 
>autre axe important de progrès. Elle est en général soutenue par les 
>gouvernements et par les institutions publiques d'enseignement 
>supérieur et de recherche, les musées, les Cités des Sciences et 
>autres organisations. On recommande de plus en plus un contact 
>direct (intérêt de l'opération "Ciência Viva" au Portugal) entre les 
>scientifiques et les citoyens (opérations portes ouvertes,...). Les 
>média peuvent en outre jouer un rôle d'entraînement extrêmement 
>favorable à ce niveau. 60% des personnes déclarent en effet obtenir 
>leur information scientifique à l'aide de la télévision ou d'autres 
>média. La presse écrite à travers divers scénarios peut aussi 
>attirer l'intérêt des lecteurs pour les Sciences et les rendre plus 
>familières.
>
>
>7) Stimuler la participation des femmes dans les activités de recherche 
>
>Le nombre des femmes présentes dans le secteur éducatif et de la 
>recherche a augmenté ces vingt dernières années. Cependant, les 
>femmes restent sous-représentées dans beaucoup de domaines 
>scientifiques et dans beaucoup de pays. Par ailleurs, peu d'entre 
>elles atteignent les plus hauts échelons de responsabilité 
>hiérarchique dans ces domaines. Depuis 1999, la Commission 
>Européenne a lancé son plan d'action intitulé "Women in Sciences". 
>Les femmes constituent sans doute la plus importante ressource 
>humaine à mobiliser pour atteindre les objectifs que l'on s'est 
>fixés. Cependant des changements importants ne pourront apparaître, 
>que si des efforts substantiels sont réalisés au niveau de certaines 
>politiques, dont celles qui relèvent des domaines  scientifique, 
>ainsi qu'économique et social. 
>
>
>Conclusion 
>
>Il y a clairement, selon les auteurs du rapport, un besoin qui 
>s'exprime pour que l'Europe mette en place une politique 
>communautaire globale dans ce domaine. En outre, il est recommandé 
>de mettre en oeuvre un observatoire des ressources humaines dédiées 
>aux Sciences et aux Technologies au niveau européen pour que l'on 
>puisse disposer d'une série d'indicateurs pertinents sur ce sujet. 
>Des budgets significatifs au niveau national et européen devraient 
>être consacrés à ce problème. En effet, il faut aller beaucoup plus 
>loin en termes d'impulsions que ce que peut offrir la méthode 
>ouverte de coordination. Il est en effet nécessaire et urgent 
>d'attirer plus de jeunes vers ces carrières et leur fournir un 
>emploi, ainsi que des perspectives d'évolution dignes de ce nom. 
>C'est en coordonnant les efforts de tous les acteurs cités dans ce 
>rapport qu'un progrès significatif pourra intervenir.
>
>(1) Le nombre de diplômés (graduate) en physique a chuté de 17%  en 
>Europe entre 1997/8 et 2001/2. Cependant une amélioration de la 
>situation est possible puisque dans le même temps, la baisse du 
>nombre d'étudiants entreprenant des études de physique n'a été que 
>de 2,7%.
>
>
>
>Pour de plus amples informations, vous trouverez le "Draft Report" à 
>cette adresse :
>
><http://europa.eu.int/comm/research/conferences/2004/sciprof/index_en.html> 
>http://europa.eu.int/comm/research/conferences/2004/sciprof/index_en.html
>
>
>Sources : Draft Report présenté par José Maria Gago 2.4.04
>
>
>Les notes sont disponibles en ligne : 
><http://www.clora.net/prive/informations/notes/>http://www.clora.net/prive/informations/notes/
>Modifiez votre sélection de documents : 
><http://www.clora.net/prive/gestion_profil/>http://www.clora.net/prive/gestion_profil/
>
>Pour tout problème technique : 
><mailto:support@clora.net>mailto:support@clora.net
>Questions concernant la recherche européenne : 
><mailto:secretariat@clora.net>mailto:secretariat@clora.net
>
>© 1997-2004 Club des Organismes de Recherche Associés, Bruxelles
>Toute reproduction interdite sans autorisation préalable


Liste OBSDOC de la Commission Jeunes Chercheurs (CJC) :
-------------------------------------------------------
OBSDOC E-mail   : mailto:obsdoc@opserv.obspm.fr
OBSDOC Archives : http://wwwusr.obspm.fr/commissions/cjc/arc/obsdoc/
CJC E-mail : mailto:Commission.Jeunes-Chercheurs@obspm.fr
CJC URL    : http://www.obspm.fr/cjc