référence : http://wwwusr.obspm.fr/commissions/cjc/arc/obsdoc/2001-05/msg00010.html
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     Conversation       

[obsdoc] Forum au Senat sur le recrutement et la gestion des universitaires etdes chercheurs. Yael FUCHS



	Bonjour !
	
	Le senat ouvre un forum electronique sur le recrutement des chercheurs; 
si vous voulez y participer, allez a:
http://www.senat.fr/consult/universitaires.html
	-> vous pouvez vous y plaindre tant que vous voulez mais aussi apporter 
des idees et solutions concretes !
	cf la fin de ce message pour + de details ...
	
		Yael Fuchs 
		
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
	Voici le message de presentation:
	
Le comité d'évaluation des politiques publiques, groupe d'études rattaché à la 
commission des finances du Sénat, conduit une étude portant sur le recrutement
et la gestion des universitaires et des chercheurs.
J'en suis le rapporteur. A ce titre, j'ai souhaité ouvrir un forum Internet, 
afin d'entrer en contact avec des membres de la communauté scientifique.
Ce forum doit vous donner l'occasion de vous exprimer en toute liberté sur les 
sujets cruciaux qui concernent votre profession, notamment les suivants :
1°) De quelle façon s'est passé votre recrutement ?
2°) Comment jugez-vous les perspectives d'évolution de votre carrière ? Quels 
problèmes éventuels rencontrez-vous sur ce point ?
3°) Selon vous, l'attractivité du système universitaire peut-elle soutenir la 
concurrence avec celle du secteur privé, notamment dans les disciplines
technologiques ?
4°) Quels sont vos sentiments sur vos possibilités de mobilité, qu'elle soit 
géographique ou thématique ? Pourquoi cette mobilité est-elle généralement si
réduite ? Quelle est votre expérience personnelle en la matière ? 
5°) Estimez-vous que les obligations de service doivent être modifiées, et, si 
oui, dans quel sens ? Considérez-vous que les modalités du contrôle de vos
activités sont satisfaisantes ?
Les enseignements du forum seront publiés dans le rapport d'information qui 
devrait paraître dans le courant du mois d'octobre 2001.
Le forum, qui durera du 30 avril au 30 juin, sera organisé par quinzaine autour 
des thèmes précédemment évoqués. Je participerai alors à la discussion pour vous 
répondre, puis clôturerai le forum en en présentant les principales conclusions.

                                            Yves Fréville
                                       Sénateur d'Ille-et-Vilaine 
                                       
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	voici la synthese des discussions sur ce forum effectuee hier par le 
moderateur:

Message de : modérateur - Mél : moderateur@senat.fr
   Date d'envoi : 14 Mai 2001 15:50:50

   Sujet : 2ème synthèse des messages - 14 mai 2001 
   Plus de 150 messages sont
parvenus sur ce forum depuis la première synthèse des contributions, diffusée
le 9 mai. Il s'agit d'un indéniable succès, dû à la libre expression des
participants, à la qualité des messages et aux nombreux échanges entre les
intervenants. Il convient de se féliciter de ce dialogue nourri et fructueux.
De très nombreux messages insistent sur les défauts des modalités de
recrutement. Le " localisme " des candidatures constituerait ainsi la
principale source d'iniquité en matière de recrutements, à tel point que
beaucoup d'intervenants considèrent, en recourant à des expressions souvent
sévères (" piston ", " mandarinat ", " magouilles ", " monde de requins "….),
que les avantages des candidats locaux constituent un dévoiement des principes
du droit de la fonction publique par les commissions de spécialistes. Cette
inégalité des chances lors des concours, qui ne respecteraient pas les
conditions dignes de véritables concours de recrutement de fonctionnaires, ne
serait pas la seule source d'inéquité. Les différences entre Paris et la
province, la réputation d'un laboratoire de recherches ou celle d'un directeur
de thèse placent les candidats dans une situation délicate lors des
recrutements. Ces derniers se dérouleraient d'ailleurs dans des conditions
hypocrites, car ils seraient fondés sur les procédures classiques des concours,
alors que, en réalité, ils seraient réalisés comme dans le secteur privé,
donnant une large place à des considérations subjectives, comme la capacité des
candidats à s'intégrer au sein d'une équipe. Face à ce phénomène, certains
préconisent d'instaurer un concours national, sur le modèle du CAPES ou de
l'agrégation, ce qui garantirait plus de transparence et d'équité. D'autres
proposent d'interdire aux universités de recruter un candidat ayant fait sa
thèse en leur sein. Il est également suggéré d'introduire des personnalités
extérieures au sein des commissions de spécialistes, afin de rendre les
recrutements plus objectifs. Ce pessimisme est toutefois nuancé par certains
intervenants qui font part de leur propre expérience de candidats non locaux et
cependant recrutés comme maîtres de conférences. Le concours de l'agrégation,
lui non plus, ne serait de toute façon exempt de dérives localistes.

	Les critiques de beaucoup d'intervenants s'adressent non seulement aux
commissions de spécialistes au sein des universités, mais également au Conseil
national des universités lui-même, qui qualifie les titulaires d'un doctorat
candidats aux postes de l'enseignement supérieur. Les sections du CNU
examineraient trop sommairement les dossiers, seraient de parti pris syndical,
voire seraient incompétentes.  Certains s'interrogent sur les raisons qui
poussent les sections à qualifier autant de candidats, alors que le nombre
d'emplois offerts dans les universités est de toute façon très restreint. Un
intervenant a toutefois souligné les conditions matérielles très difficiles
dans lesquelles travaillent les sections du CNU, et a insisté sur la qualité
des débats existant au sein de certaines d'entre elles, refusant l'appréciation
globalement négative dont elles font l'objet. En revanche, beaucoup d'entre
vous ont mis en évidence l'indifférence et le peu d'intérêt portés aux
candidats par les instances de recrutement : temps d'audition extrêmement bref,
traitement administratif des dossiers, absence de toute prise en charge
financière et matérielle des déplacements. Cette situation, que certains jugent
méprisante, tranche avec ce qui se passe sur les campus américains, où les
candidats passent au moins une journée entière dans l'université, rencontrent
leurs futurs collègues éventuels, visitent le laboratoire dans lequel ils
pourraient se retrouver… Du reste, et d'une manière générale, les
enseignants-chercheurs, qui pourtant ont, eux, été recrutés, ne reçoivent ni
formation ni même information à leur arrivée à l'université. De nombreux
messages, comme la semaine dernière, ont déploré également le poids excessif
des obligations de service en matière d'enseignement, qui serait préjudiciable
à la conduite de recherches approfondies. Beaucoup suggèrent de les réduire,
notamment pour les jeunes maîtres de conférences qui doivent passer beaucoup de
temps à préparer leurs premiers cours, mais aussi dans certaines situations
précises, comme à l'occasion d'une réorientation thématique, qui demande un
investissement important. Un intervenant a indiqué que beaucoup d'enseignants
du supérieur réclamaient une refonte de leur statut de 1984, une pétition
destinée au gouvernement étant actuellement largement diffusée. Le déroulement
de carrière peut être freiné par des possibilités de promotion en nombre
insuffisant, mais pas seulement : la charge d'enseignement empêche également
d'effectuer des recherches approfondies ou d'établir des collaborations de
nature interdisciplinaire, internationale ou industrielle en matière de
recherche ; la mobilité thématique peut aussi retarder la production
scientifique. En outre, la suppression de la première classe des maîtres de
conférences est dénoncée comme portant préjudice à l'esprit d'émulation au sein
des laboratoires. Par ailleurs, le contenu de nombreux messages indique une
appréciation incertaine sur les relations qu'il convient d'établir entre la
recherche publique et le monde industriel. Si beaucoup d'intervenants sont
d'accord pour déplorer le trop faible niveau des rémunérations des
enseignants-chercheurs et chercheurs, qui démotive les jeunes docteurs
préférant se tourner ver les entreprises privées, certains insistent sur le
manque d'intérêt que le monde économique manifesterait à l'égard des docteurs,
qui n'ont de toute façon pas tous vocation à devenir enseignants-chercheurs ou
chercheurs. En outre, alors que certains d'entre vous dénoncent la "
privatisation " de la recherche publique, notamment par l'élaboration de
parcours ou de formation universitaires uniquement destinés à être " vendus "
aux entreprises, d'autres estiment au contraire qu'il n'y a pas concurrence
entre la recherche publique et les entreprises privées, mais complémentarité et
partenariat. Enfin, il convient d'apporter une précision concernant les
personnels administratifs de l'enseignement supérieur (IATOSS) et de la
recherche (ITA). Leur nombre insuffisant expliquerait en partie la surcharge
des enseignants-chercheurs et des chercheurs, contraints à consacrer trop de
leur temps à la gestion. Si ce problème est réel et important, il faut préciser
qu'il a été volontairement exclu du champ, déjà large, de cette étude,
essentiellement parce que le recrutement et la gestion de ces personnels ne
présentent pas les mêmes caractéristiques que ceux des universitaires et des
chercheurs. Merci de continuer à nous faire part de vos appréciations,
jugements et propositions : ils ne pourront qu'alimenter notre réflexion.


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